Un libraire digne de ce nom est en quelque sorte un chercheur d'or, en quête des plus belles pépites de la littérature. Il y a bien-sûr beaucoup de bons livres, la production littéraire est importante et dans la masse, il s'en trouve toujours de qualité et d'intérêt satisfaisants. Cependant, ceux qui sont l'objet de cette quête incessante, ceux pour lesquels le métier garde tout son son sens, ce sont les très bons. Les critères diffèrent selon les personnes mais pour tous, ceux-là sont rares.
L'invention de Hugo Cabret fait partie de ces élus. Roman graphique, il réussit l'alchimie entre texte et dessins qui se lisent pareillement, avec cette impression de pénétrer dans un monde étrangement familier. On y rencontre un petit garçon, orphelin, obsédé par une idée : réparer l'automate sur lequel travaillait son père avant de mourir. L'histoire n'a finalement que peu d'importance, c'est avant tout un roman d'atmosphère faite de magie et de mystère, un peu à la manière d' Hoffmann, sans le côté effrayant ou d'un Lynch apaisé qui écrirait pour les enfants. Bref, une expérience unique pour tous les âges.
L'invention de Hugo Cabret, Brian Selznick, Bayard Jeunesse, 17.90€
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