L'album a pour titre Jean-Luc et le caillou bleu. Je n'ai encore rien lu et je m'incline déjà : affubler ce prénom composé à un personnage de littérature jeunesse, c'est d'une audace vraiment séduisante. J'avais déjà apprécié l'étrange et familier univers de cet auteur et illustrateur avec Matoumax, paru également aux éditions Seuil Jeunesse, et son héros éponyme, aux amours malheureuses, un chat qui se prend pour être humain.
Au cour d'une promenade, Jean-Luc, un ours cette fois-ci, remarque une pierre. Elle lui parait confortable aussi décide-t-il de s'en faire un oreiller, pour une petite sieste improvisée. C'est alors que la pierre se met à parler. Mécontente qu'on la traite comme un vulgaire coussin, elle profite de cette rencontre pour demander à Jean-Luc de la déplacer. Là où elle est, elle ne se sent pas chez elle. Elle n'a pas choisi cet emplacement. Et Jean Luc de voyager avec la pierre pour trouver ce lieu idéal...
On suit avec plaisir et légère inquiétude la quête existentielle de cette pierre rouge (mais bleue en fait car c'est la couleur qu'elle sent "au bout du fond" d'elle même) ; on salue l'abnégation dont fait preuve Jean-Luc face à cette pierre exigeante. C'est beau graphiquement, drôle et très agréable à lire à haute voix. Enfin, grâce à un geste maladroit de l'ours, par pur hasard, la pierre finit par trouver son bonheur et conclut avec stoïcisme :"Après tout, la vie d'une pierre est d'obéir au destin, de rouler à l'aveugle et d'en faire son chemin."
"Les destins guident celui qui les accepte, ils trainent ceux qui leur résiste". Sénèque
Jean-Luc et le caillou bleu, Michel Galvin, Seuil jeunesse, 15€
L'album illustré dont tu parles a une très bon aspect. Je serai attentif s'il est publié en Espagne. Je suis attentivement ton blog depuis le temps pour savoir ce que nos voisins du nord publient. Si tu as une recommandation spéciale, dis-le-moi. Comme un libraire m'intéresse beaucoup, et comme un lecteur m'enchante la littérature infantile et juvénile. Merci pour le blog. Je continuerai de lire. Et pardonne mon français
Rédigé par : Jorge | 17 juillet 2008 à 23:03