Le blog des minots

Histoires sans paroles

Je vois souvent les parents désemparés devant les albums sans texte. Ils semblent se demander : "comment ça se raconte ce truc" ? Et bien, rassurez-vous, il n'y a pas plus facile. Il suffit de lire l'action qui est retranscrite en images et de décrire toutes sortes de détails. Ainsi l'histoire est-elle différente à chaque lecture. Vous n'aurez d'abord pas remarqué ce petit animal à la troisième page puis une autre fois, vous l'ignorerez pour vous interroger sur la signification de ce bonhomme qu'on retrouve sur chaque planche ou vous pâmer devant la couleur des feuilles dans les arbres etc.  De plus, ces lectures sont très participatives, les petits s'amuseront à nommer ce qu'ils reconnaissent et les plus grands vous feront remarquer des détails que vous n'aurez pas pu vu.

Deux magnifiques albums sans texte viennent justement de paraître. Tous les deux ont un format à l'italienne avec des genres illustratifs très différents

Dans la balade de Max, Max monte dans un arbre puis tombe en crevant un nuage dodu, qui déverse alors toute son eau dans les bois. Dans ce déluge, Max sauve un bébé blaireau. Mais le nuage troué semble lui en vouloir et s'engage alors une folle poursuite ...

Dans Le colis rouge, un homme prépare un paquet qu'il part livrer à vélo, on se demande où et à qui. Il voyage à travers des paysages fantaisistes. Les détails fourmillent et le situations étranges ont de quoi faire travailler l'imagination.

La balade de Max, David Gautier et Marie Caudry, Albin Michel Jeunesse, 14.50€

Le colis rouge, Clotilde Perrin, Rue du Monde, 17€

France raconte et Aurelia dessine, samedi 27 octobre

Atelier-lecture : France raconte… « Les animaux : héros des enfants »

et rencontre et dédicace avec  Aurélia Moynot

illustratrice pour Moi bizarre, éditions Epsilon

Samedi 27 octobre à 16h

Exposition d’originaux et inscription

Librairie Les minots - 121 rue du Château 75014 Paris- tél : 01 43 20 95 85

A vos contes le samedi 13 octobre aux Minots

Dans le cadre de la Fureur des Mots, manifestation culturelle organisée par la Mairie dans notre 14ème arrondissement, je vous propose une animation originale dont vous pourriez être les héros : A vos contes.

L'idée est que vous lecteurs, enfants, adultes, vous vous improvisiez conteurs. Faites découvrir devant un petit public à la librairie vos histoires préférées issues de la littérature jeunesse ou de votre imagination et partagez ce plaisir de lire à voix haute. Les enfants sont bons publics et les lectures réussies pourvu qu'on y mette le coeur. Alors ne soyez pas timides, prenez le pouvoir aux Minots !

A vos contes ! le samedi 13 octobre à 16h

Pour vous inscrire en tant que lecteur / auditeur, vous pouvez m'écrire via le blog, me téléphoner au 01 43 20 95 85 ou venir à la librairie Les Minots 121 rue du Château, dans le 14ème.

Un monde sans enfants

Imaginez un monde où les Hommes ont découvert le secret de la longévité. Grâce à un traitement médicamenteux leur permettant de stopper le vieillissement, l'éternité leur est promise :  la mort ne frappe alors plus que les victimes d'accidents ou d'homicides. Ce monde devient très vite surpeuplé et il devient interdit d'avoir des enfants, à moins de renoncer à la longévité. Une vie contre une vie. Les enfants qui naissent sans que leurs parents se soient "affranchis", s'appellent "surplus". Privés de toute liberté et conditionnés à ne rien désirer, ils sont élevés dans des pensionnats aux conditions de vie très difficiles, afin d'être formés au métier de gens de maisons et de servir les autres, les "légaux". 

Dans ce monde de vieux , certains adultes résistent, dans la clandestinité, et pensent au contraire que supprimer la jeunesse, c'est supprimer toute possibilité d'idée nouvelle et qui si les hommes vivent pour toujours, l'humanité est en train de mourir.

C'est ce monde cauchemardesque que nous décrit Gemma Malley dans La Déclaration. en s'attachant particulièrement au personnage d'Anna, une surplus de 13 ans.

La Déclaration, Gemma Malley, Naïve, 16€ -  à partir de 13 ans.

Be safe

Je vais vous présenter un livre très réussi pour lequel le bouche-à-oreille commence à peine dans notre petit milieu littéraire, mais promet d'aller en s'amplifiant jusqu'à lui assurer, à mon humble avis car je ne suis pas Madame Soleil, un certain succès.

Dans Be Safe, Oskar raconte comment son grand frère, Jeremy, un jeune adulte au chômage, s'est fait embrigader dans l'armée américaine, sur un parking de centre commercial. Les militaires lui disent qu'il va apprendre un boulot, pontonnier, mais une fois enrôlé, au bout de quelques mois d'entraînement, Jeremy est envoyé en Irak. Pas pour construire des ponts mais pour faire la guerre.

La tension dans le foyer familial de Jeremy va grandissante et nous la ressentons également, nous lecteurs. Nous craignons pour la vie de Jeremy, au fur et à mesure, qu'arrivent ses lettres et ses e-mails. Cependant, puisque les plus belles et pires choses de la vie se trouvent souvent entremêlées, c'est dans cette épreuve que s'éveille la conscience d'Oskar. Il tombe amoureux pour la première fois et avec Marka, compose et interprète des chansons pour témoigner de la douloureuse expérience de ceux qui sont là bas.

Sans manichéisme aucun et avec beaucoup de pudeur, l'auteur Xavier-Laurent Petit, aborde ce sujet délicat de la guerre ainsi que celui de l'adolescence en tant que passage à l'état d'adulte, dans un monde où le bonheur pourrait être celui de nous choisir un rôle et de l'assumer.

Be safe, Xavier-Laurent Petit, Ecole des Loisirs, 10.50€

Rendez-vous vitaminé à la librairie Les Minots

J’ai la joie de vous inviter à rencontrer

Dominique Peysson, illustratrice et plasticienne,

pour les Meilleurs Meilleurs, aux éditions Naïve

Le samedi 15 septembre 2007 à partir de 16h

Lecture d’extraits, mini-atelier artistique animé par Dominique

(participation gratuite sur inscription), dédidace…

 

Les Meilleurs Meilleurs racontent les enquêtes farfelues de deux frères et une soeur, Max, Gus et Zoé qui ont fondé une agence de détective. Ils résolvent des énigmes comme celle de la disparition des boîtes de musique dans le magasin de jouets de M. Gagnepain ou trouvent une explication aux étranges accidents dont est victime le célèbre acteur Jean du Tonnerre. Les dialogues sont boostés aux vitamines, les voix très drôles. Christoph H. Mûller, membre du Gotan Project, est responsable de la mise en musique et c'est donc forcément réussi.

Nous rencontrerons donc Dominique Peysson qui a créé l'univers visuel des Meilleurs Meilleurs. Pour un avant-goût, je vous invite à vous rendre sur son site perso en construction : http://dominique.gonin.peysson.perso.cegetel.net/

et sur le site des Meilleurs Meilleurs : http://www.myspace.com/lesMeilleursMeilleurs.

Les guides de la rentrée

Depuis quelques années, au mois de septembre, les tables de librairies voient fleurir un nouveau type de livres, les guides de rentrée, qui ont pour mission de donner des conseils et surtout de RASSURER écoliers et collégiens avant les grands sauts que sont l'entrée au CP et l'entrée en 6ème.

J'entre au CP présente à l'aide de photos, la réalité bien concrète du quotidien des élèves : l'organisation spatiale de la classe, les attitudes possibles de la maîtresse, les activités en classe, la cantine...  Le livre se fait aussi cahier que l'enfant peut personnaliser, pour s'approprier cette rentrée, en dessinant sa maîtresse (décidément au coeur des préoccupations de tout écolier), ses copains ("le meilleur de la vie" selon l'auteur). Au passage, les matières du CP et l'intérêt qu'elles ne manqueront pas de susciter sont abordés ("les mathématiques, c'est pratique", "l'écriture, c'est comme un dessin", "la lecture, un immense plaisir"), prétextes à de petits exercices décomplexant.

J'entre en sixième, vous l'aurez compris, c'est un peu la même chose mais pour les nouveaux collégiens. Le ton est ici encore ludique et "joyeux" mais adapté aux "pré-ados" avec des quizz, des petites bd, des dessins humoristiques, des témoignages...

Le Collège, guide de survie, fait beaucoup plus sérieux avec sa couverture aux couleurs sombres et avec un contenu plus fouillé, plus dense et un style plus "ado", destiné manifestement à des jeunes plus matures. Exemple de langage enmployé : "Comme je l'ai embrouillé le prof, je suis trop fort(e)". Ce livre a aussi le mérite d'encourager les jeunes à communiquer, que ce soit pour se "débarrasser d'une mauvaise réputation", ou expliquer à un prof que l'on a pas appris sa leçon.

J'entre au CP, Delphine Saulière / Clément Devaux, Bayard Jeunesse, 12.90€

J'entre en sixième, Odile Amblard / Tehen, Bayard Jeunesse, 12.90€

Le Collège, guide de survie, Sylvaine Jaoui / Elisabeth Ferté, De la Martinère Jeunesse, 14.90€

Une rentrée animée à la librairie Les Minots

Pour nos retrouvailles après ces vacances plus ou moins ensoleillées, je vous invite à un goûter-lecture qui aura lieu le Samedi 8 septembre à partir de 16h. Pour ce premier atelier de l'année, avec France notre conteuse préférée, nous réunissons exceptionnellement les enfants de tous les âges entre 2 et 6 ans. Si vous n'êtes pas encore des habitués de ces samedis-lecture, c'est encore l'occasion de venir nous rencontrer et de voir comment ça se passe ! La participation est (toujours) gratuite et sur inscription.

Et ce n'est pas fini ! Je vous donne d'ores et déjà rendez-vous le samedi 15 septembre à partir de 16h pour un atelier-rencontre avec Dominique Peysson, illustratrice et plasticienne spécialisée dans la technique des volumes, pour son travail dans la série de livres-cd, Les Meilleurs Meilleurs, éditions Naïve.J'aurai alors le plaisir de vous faire découvrir cet univers des Meilleurs Meilleurs, pétillant et rigolo, en vous présentant les livres, leurs personnages, puis Dominique a la gentillesse d'animer un mini atelier dans lequels les enfants s'initieront à son art. Je vous donnerai des précisions sur cet événement très bientôt sur ce blog.

Elza dans la cour des grandes

Elza Petipa est à l'âge de l'entre-deux, la pré-adolescence. Si ce n'est plus une petite fille, son apparence ne suit pas l'évolution des ses préoccupations. Elle se plaint entre autres de sa petite taille, de ne pas avoir de poitrine et de n'avoir toujours pas embrassé de garçon sur la bouche. Avec son caractère bien trempé, elle se pose déjà de grandes questions sur la féminité et l'amour ("A quoi bon avoir 19.5 de moyenne en maths, si c'est pour devenir complètement débile une fois qu'on tombe amoureuse") et découvre certaines vérités ("Il y a des jours où je me sens belle... mais belle ! Et personne ne s'en rend compte !").

Sur le mode de la bande dessinée humoristique, les auteurs évoquent des petites scènes typiques de la vie d'une adolescente forcément un peu mal dans sa peau et démontrent que l'humour, l'auto-dérision et la fantaisie sont de bonnes armes contre le manque de confiance en soi. Ainsi les adultes rient-ils d'Elza avec tendresse... Quant aux ados, ils rient aussi, un peu moins quand même, et surtout se sentent moins seuls.

Elza dans la cour des grandes, Didier Lévy / Catherine Meurisse, Editions Sarbacane, 12€

Harry Potter n'est plus magicien

Alors que l'ultime tome d'Harry Potter vient de sortir en VO, bat tous les records aux Etats Unis, au Royaume Uni et en France, que pouvons-nous présager de sa publication en français prévue le 26 octobre prochain ? Pas besoin d'être devin pour en prédire l'énorme succès mais qui à qui profitera le crime ? A l'auteur et à l'éditeur (c'est plutôt légitime), aux grandes surfaces spécialisées ou non dans la vente des produits culturels et beaucoup moins, toutes proportions gardées, aux petites librairies comme Les minots. En effet, alors que ce sont les libraires indépendants qui ont répéré le gentil Harry à la sortie du premier tome, ils sont bien mal récompensés aujourd'hui car presque tout le profit de cette découverte leur échappe, surtout à Paris où les ventes en ligne, notamment, explosent (je reviendrai d'ailleurs sur ce brûlant sujet des ventes internet). Aussi, si tous les fans d'HP voulaient bien faire leurs achats auprès de leur libraire de quartier, celui ou celle qui les conseille toute l'année avec dévouement et souvent avec talent et qui ne bénéficie pas des grosses marges des gros distributeurs, j'ose le dire ici sans exagération, le monde serait plus juste et plus beau.

A vos HP citoyens !